LE MESNIL SAINT FIRMIN, département de l’Oise, est situé à la lisière du bois de La Hérelle, connu des amateurs de jonquille et de muguet, il est facile de se rendre aux bois à pied à partir du village.
Le promeneur d'avril et de mai, qui emprunte les rues allant aux bois, en quête de fleurs printanières, est loin de se douter de la richesse historique de ce lieu qui est pourtant si singulier. Toi qui ne fais que passer, flâne un peu et imprègne-toi de tout l'amour qui flotte dans l'air de cet endroit si anodin en apparence.
Le village de Le Mesnil Saint Firmin fut jusqu'au XVII siècle le fief de la maison d'Estourmel, puis au XVIII siècle du marquis Dieudonné d'Hautefort. A ces époques, il comportait un imposant château, détruit en mai 1756 suite à un tremblement de terre. Seules quelques anciennes pierres sont encore visibles sur les soubassement d'une ancienne grange transformée en habitation près du château actuel.
Le village connut son apogée durant le XIX siècle et au début du vingtième. En 1936 on comptait encore 320 habitants, pour 170 de nos jours.
Le dynamisme au sein de la localité fut apporté par le maire de l'époque , Gabriel Boniface BAZIN (de 1820 à 1862) qui sut être un pionnier dans l'industrialisation de l'agriculture et un humaniste reconnu de ses contemporains. (il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1854)
L'activité de la ferme école ouvrait aux orphelins ouvriers de nombreux débouchés dans plusieurs domaines :
Une machine à battre, animée par un moteur à vapeur fut construite, par les ouvriers du Mesnil, sous les yeux de ses habitants.
L'innovation, dans le domaine agricole amènera même la ferme école à déposer des brevets pour ses réalisations, tel le fouisseur, elle donnera également son nom à certaine vartiété de blé
La verrerie, naîtra grâce à la passion du dessin de Jules Leclercq, né au Mesnil et protégé des Bazin. Ludovic Latteux, neveu de Gabriel Bazin
reprend et développe l'activité de 1862 à 1890. (voir lien en marge droite)
Spécialisée dans les vitraux d'églises, elle comptera 60 salariés en 1878, avec une clientèle s'étendant de Boulogne sur mer à Alençon.
La verrerie fermera en 1906 faute de commandes.
De tout cette énergie, déployée par Gabriel Boniface Bazin, il ne reste que l'orphelinat, devenu maison d'enfants, véritable entreprise occupant 40 salariés en charge de 69 enfants en difficulté sociale.
Les réalisations qui lui sont dues, pour certaines encore visibles de nos jours , ne manquent pas.
Tourelle de l'ancien château démolie en 1900
Emplacement présumé de l'ancien château détruit en 1756
Tourelle de l'ancien château démolie en 2009
Dates Clées
1821 : Création d'une distillerie d'alcool de grain et d'une vinaigrerie
1822 : Création de la première fabrique de «tuiles pannes » dans l'Oise.
1823 : Création de la colonie agricole qui a pour but l'accueil des orphelins et leur formation aux métiers agricoles.
1828 : Création d'une brasserie et d'une fabrique de sucre indigène;
La colonie agricole s'installe pour partie à Rouvroy les Merles.
*( le centre CFPA agricole a fermé fin juin 2009, seuls subsistent
les bâtiments de l'ancienne ferme ècole, voir lien en marge droite)
1843 : Création de la société d'adoption pour les orphelins, sous la responsabilité des sœurs de Saint Joseph de Cluny.
1848 : Création de la fabrique de vitraux peints.
*(aujourd'hui devenue brocante)
Blason du Marquis Emmanuel Dieudonné d'Hautefort , Chevalier de l'ordre du Saint Esprit que l'on retrouve dans les armoiries du village.
Anecdote verrière
La verrerie, outre les vitraux peints, fabriquera d’autres objets comme cette bouteille de lait qui sera utilisée par la ferme du domaine pour la vente aux habitants des environs.
Cette bouteille, est restée méconnue des habitants du village pendant plus d’un siècle. Elle fut retrouvée en 1978 accompagnée de quatre autres intactes et d’une trentaine brisées, dans le sol d’une grange attenante à une habitation modeste.
Nous pouvons lire sur ce « cachet » de verre la marque de fabrique :
Lait du Mesnil saint Firmin BAZIN
Document créé à partie du Blog personnel de Jean-Marc Meaux