LATTEUX - BAZIN - Maîtres verriers
du 19e et 20e siècle au Mesnil St Firmin
Historique et inventaire de leurs œuvres
Historique
La fabrique de vitraux peints du Mesnil Saint Firmin fut créée par Gabriel Boniface Bazin, pionnier de l’agriculture et de l’industrie au 19ème siècle. La verrerie perdura jusqu’au début du 20ème siècle.
Bazin, Gabriel Boniface (1791-1862) Fils d’un cultivateur et négociant installé au Mesnil-Saint-Firmin en 1810, dans le domaine hérité de sa mère, Henriette Cécile Boulanger, Gabriel Bazin épouse en 1812 Armande-Marie Vernier d’Audrecy. Il porte rapidement le domaine familial initial de 230 ha à 300 ha en 1823, grâce au défrichement de la forêt de La Herelle. Il y crée une ferme modèle.
En 1821, il crée une distillerie d’alcool de grain et une vinaigrerie. Cet ensemble est complété en 1822 d’une fabrique de tuiles panne, puis en 1828 d’une brasserie et d’une « fabrique de sucre indigène » à laquelle il ajoutera ensuite une distillerie, puis un atelier d’instruments aratoires. Parallèlement, en 1823, il fonde une colonie agricole pour l’accueil des orphelins et leur formation aux métiers agricoles.
En 1845-1946, il fonde au sein de sa ferme école du Mesnil-Saint-Firmin, un atelier de peinture sur verre, dont il confie la direction à Jules Leclerc, originaire de Broye et passionné de dessin. L’atelier emploie une partie des orphelins de la colonie agricole.
Gabriel Boniface fut administrateur des mines de sel de Saint-Nicolas de Varangeville et de la société de la Vieille Montagne. Membre fondateur de la Compagnie des Chemins de fer du Nord et de la Compagnie des Ardennes et de l’Oise. Président de la Chambre des Arts et Manufactures de Beauvais.
Également il fut Maire de la commune du Mesnil-Saint-Firmin de 1820 à 1862. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1854 (12 août). En 1855, il obtient une médaille à l’exposition universelle pour une charrue fouilleuse.
La fabrique de vitraux peints est née de la passion de Jules Leclercq. Gabriel Boniface Bazin lui offrira des cours de perfectionnement en dessin à l’atelier Ingre. Il construira de 1845 à 1846 l’atelier de verrerie en bordure de la route départementale. Ces bâtiments existent toujours et sont occupés encore maintenant par un brocanteur (Brocante de la verrerie).
Jules Leclercq en assurera la direction et la conception des cartons de 1846 à 1855, date à laquelle il décédera, étant malheureusement de santé précaire. A partir de 1855, Gabriel Boniface Bazin assure lui-même la direction de la verrerie et confie les dessins des cartons à plusieurs artistes verriers de renommée de l’époque.
Après la mort de Gabriel Boniface Bazin, Ludovic Latteux, son neveu reprend et développe l’activité de 1862 à 1890. Spécialisée dans les vitraux d’église, l’atelier « Latteux-Bazin Maîtres Verriers » (Stéphane Bazin) sera le deuxième plus important de France, après celui de Charles Champigneulle de Bar Le Duc (Meuse) qui comptait 120 employés. L’atelier du Mesnil comptera 60 salariés en 1878, année ou les Maîtres Verriers participent à l’Exposition Universelle en tant que tels.
Bien que peu mécanisé, l’atelier utilisait une machine à vapeur développant 2cv, faisant mouvoir le moulin à émaux, la machine à dépolir et le laminoir. La production de vitraux de l’époque était la plus conséquente de France en rapport avec le nombre d’employés, soit de 2500m² /an.
Ces critères de productivité ont sans doute été à l’origine d’une grosse commande pour la cathédrale de Pékin. Malheureusement ces vitraux n’ont jamais été montés, les ouvriers du Mesnil ayant refusé de faire le déplacement. Les vitraux seraient toujours en caisse dans un entrepôt de la capitale chinoise.
La clientèle, plus locale, s’étendait vraisemblablement de la Belgique et l’Allemagne (aux dires de certains, mais à vérifier), à coup sûr du département du Nord à celui de l’Ardèche, l’inventaire ci-après, basé au départ sur celui du ministère de la culture, est en constant changement, les recherches montrant de nouveaux vitraux dans des secteurs géographiques divers.
Ludovic Latteux continuera seul après la mort de Stéphane Bazin son cousin et fils de Gabriel Boniface. Mais, faute de commandes, la verrerie fermera en 1906.
Après le décès de Ludovic Latteux en 1912, le domaine reviendra à son fils Armand. Il passera ensuite à la famille Bouthor / Treca et commencera à être morcelé (Château, Verrerie, Ferme…)
Les cartons des vitraux fabriqués par l’atelier Latteux/Bazin seront alors récupérés par un autre atelier situé à Amiens : celui de Claude Barre, qui les a toujours en sa possession à cette date.
Vous trouverz, dans les différentes sous rubriques, un inventaire débuté en juillet 2010 par Jean-Marc MEAUX pour la commune du Mesnil Saint Firmin, à destination de la publication sur le site web communal
Cet inventaire, basé sur celui du ministère de la culture (Base Palissy), n’est pas exhaustif. Nous remercions toute personne qui nous communiquera les renseignements et/ou photos d’autres vitraux, afin de nous permettre de réaliser un inventaire le plus complet possible